Histoire de la première chaine de Radio de France .
Le 5 novembre 1898, Eugène Ducretet fait une démonstration publique de transmission par « télégraphie sans fil » entre la Tour Eiffel et le Panthéon. Suite aux travaux de l'Américain Lee De Forest (1906), on passe de la « télégraphie sans fil » à la « téléphonie sans fil ».
À cette époque, l'usage de la radio se limite aux usages militaires et maritimes, mais la Marine nationale utilise la TSF dès 1905. On installe de nombreux émetteurs, tant en métropole que dans les colonies et, en 1906, l'armée de terre place ses émetteurs sur la tour Eiffel. Les PTT utilisent également la TSF pour des liaisons de télégraphie. Les événements de la Grande Guerre conduisent, à partir du 28 septembre 1914, à encadrer strictement l'usage de la radio.
Les radios périphériques, plaçaient leurs émetteurs hors du sol français, mais le plus proche possible des frontières afin de pouvoir être reçues en France. Les principales étaient dans les années 1960 et 1970, RTL qui émettait depuis le Luxembourg, RMC à Monaco, Europe 1 émettait depuis la Sarre (en Allemagne), et Radio Andorre et Sud Radio qui émettaient depuis l'Andorre.
Mais de nombreuses autres radios se sont développées illégalement sur le sol français. On les appelait les radios pirates. Le phénomène se développa surtout à partir de la fin des années 1970. Il faut citer : Radio Campus à Villeneuve-d'Ascq, Radio cœur d'acier à Longwy et sur tout le bassin sidérurgique lorrain, Radio Ivre à Paris, Radio Verte à Béziers, Radio Active à Lyon, L'Eko des Garrigues et Radio Fil Bleu à Montpellier.
Au fur et à mesure, les différentes radios vont être réunies au sein de quelques grands groupes comme RTL Group regroupant les radios RTL, RTL2 et Fun Radio, NRJ Group regroupant les radios NRJ, Nostalgie, Chérie FM et Rire et Chansons, NextRadioTV regroupant les radios RMC et BFM ou encore Lagardère Active regroupant les radios Europe 1, Virgin Radio (anciennement Europe 2) et RFM. Certains voient dans ces conglomérats une diminution de la liberté des radios. Toutefois, les radios associatives restent très nombreuses, au nombre de 600, et détiennent un tiers des fréquences analogiques allouées au secteur privé sur tout le territoire et les collectivités d'outre-mer. Elles sont regroupées au sein d'une organisation professionnelle qui tire sa légitimité de l'article 29 de la Loi de 1986 sur la Liberté de Communication, le Syndicat national des radios libres (SNRL) présidée par un magistrat.
En 1991, le CSA décida d'attribuer une fréquence unique aux radios d'autoroutes. On leur réserva 107,7 MHZ en isofréquence, à la limite de la bande FM. Aujourd'hui cinq stations se partagent le territoire, chacune affiliée à une société concessionnaire d'autoroute.
Consciente du phénomène, en 1980 Radio France lance cinq nouvelles stations : Radio 7 et Radio Bleue, ciblant pour l'une les jeunes et pour l'autre la « troisième jeunesse », ainsi que trois stations régionales : Fréquence Nord, Radio France Mayenne et Radio France Melun.
Malgré les efforts de Radio France, le monopole prend fin le 9 novembre 1981. C'était une des promesses de François Mitterrand pour l'élection présidentielle. Les radios pirates deviennent des radios libres.